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Afrique - société - développement

un blog ouvert sur l'échange vers l'Afrique. Economie, développement, éducation, société. Tous les sujets sont débattus avec simplicité. Le culturel, le sportif, le politique, la réligion, le communicationnel, le gastronomique, le créatif. Nous vous invitons à nous rejoindre en toute simplicité et liberté.


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Publié par corinne.s sur 23 Juillet 2009, 17:46pm

Catégories : #réflexion


La Chronique de SAMBEL


La vraie rupture

Au cours de la campagne présidentielle française de 2007, le candidat SARKOZY n'a eu de cesse de proclamer la rupture, notamment dans la détermination de la politique africaine de la France.

Fin des archaïsmes (cellule africaine, survivance des réseaux Foccart et autres), promotion de la bonne gouvernance et de la démocratie, nécessité d'une approche plus globale des problèmes du continent. Une fois élue, le président SARKOZY a vite fait d'oublier les promesses du candidat SARKOZY.

 

Sa première visite en Afrique noire a eu lieu à Dakar au Sénégal et ... à Libreville au Gabon (Temple de la françafrique où pompe à frique... suivez mon regard). A priori, rien de plus normal, la France et son président ont le droit d'honorer "leurs amis".

Là où le bât blesse, c'est lorsqu'on ose la comparaison avec un autre président adepte lui aussi de la rupture et récemment élu : Barack Hussein OBAMA. Pour sa première visite en Afrique noire, le président américain a choisi comme destination le Ghana.

 

La symbolique du choix est ici très forte.

En effet, en raison de ses origines, on aurait pu penser que le président OBAMA choisirait pour sa première visite en Afrique subsaharienne, le pays de ses ancêtres : le Kenya. Finalement, son choix s'est porté sur le Ghana, ce petit pays d'Afrique occidentale qui vient de connaître sa deuxième alternance démocratique depuis le départ du pouvoir du président RAWLINGS.

Le message est claire, net et ne souffre d'aucune contradiction où hésitation.

Pour emprunter à Frantz FANON le titre d'un de ses ouvrages, les africains ne sont pas "les damnés de la terre" et la démocratie y est possible, à condition cependant d'avoir des hommes pleins de bonnes volontés qui ont l'amour de leur patrie.

Avec l'exemple du Ghana, on pourrait croire que les pays africains francophones ne connaissent pas véritablement de bouleversement démocratique.

 

La réalité est tout autre. L'Afrique francophone connaît également des réussites d'alternances démocratiques. Le Bénin de Yayi BONI où le Mali d'Amani TOUMANI TOURE connaissent également des alternances régulières. Il ne suffit donc pas de nommer à des postes ministériels des personnes issues de l'immigration pour affirmer incarner la rupture d'une politique.

 

Les grands hommes ne peuvent se complaire dans des nominations politiciennes en les brandissant comme un trophée. L'histoire retiendra que Rachida DATI et Rama YADE ont connu où connaissent une fin de parcours difficile avec pour l'une son éviction du gouvernement et pour l'autre l'attribution d'un placard doré avec un siège éjectable, le secrétariat d'Etat aux sports.

Deux hommes, deux générations, deux visions.

Là où SARKOZY menace, tempête, gesticule, OBAMA écoute, dialogue et tend la main. Dans ce duel au sommet, l'Amérique mène 1 à 0. Dans mon propos, il ne s'agit pas d'encenser OBAMA et l'Amérique et de maudire la France. Cela serait trop facile et réducteur...

 

L'Amérique d'OBAMA changera sans doute où plutôt évoluera au gré des situations. La realpolitik est souvent cruelle et source de désillusion. Force cependant est de reconnaître qu'au panthéon de l'histoire, en ce début de mandat, SARKOZY et la France ont perdu la bataille de l'honneur, de la dignité et de la liberté.

 

A ce propos, la France est-elle encore le pays des droits de l'homme, où est-ce un lointain héritage à oublier ? Une chose est certaine, les droits de l'homme sont mieux respectés en France que chez les partenaires africains de la françafrique.

 

Toutefois, la suppression du secrétariat d'Etat aux droits de l'homme à la demande pressante d'un humanitaire ambitieux reconverti en autre en missi dominici d'un pré carré, de même que l'instrumentalisation constante et permanente du thème de l'insécurité alors que la droite française est au pouvoir depuis sept ans constitue l'expression parfaite d'une situation dégradée.

Pour conclure, peut-être faut-il rappeler une réalité bien gaulliste : les Etats n'ont pas d'amis mais des intérêts et en ce sens, peu importe que des peuples souffrent sous des dictatures impitoyables.
 

Sambel. 

 

 

 

 

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